Bio

Mon parcours professionnel est jalonné de rencontres avec des personnes formidables dont le soutien, les encouragements, l’inspiration, les collaborations m’ont portée dans mes projets -> merci Jacques, Dave, Jean-Paul, Danièle, Françoise, Gérard, Michel, Geneviève, Charlène, Violette, Dominique, Julie, Rebecca, Maxime, un autre Maxime, Réjane, Muriel, Guillaume, Pierre, Grégory, Raul, mes collègues de l’OFCE, de PRESAGE, de Sciences Po…

et évidemment et surtout merci Xavier !

CV complet

Mon parcours scientifique

J’ai commencé mes études de sciences économiques à l’Université de Poitiers. J’ai ensuite effectué ma licence et ma maîtrise à l’Université Paris Dauphine, et poursuivi en D.E.A. à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

L’obtention de l’allocation de recherche m’a permis de commencer un doctorat en 1997 sous la direction de Jacques Le Cacheux. Il s’agissait d’analyser les effets des transferts sociaux sur l’offre de travail en combinant une approche théorique fondée sur le modèle néo-classique à une approche empirique portant sur le Revenu Minimum d’Insertion (RMI) en France. Avec le soutien de la French American Foundation, j’ai effectué un séjour de visiting scholar au département d’économie de l’Université de Berkeley sous la supervision de David Card. Sur ses conseils, j’ai mobilisé la méthode de double différences pour évaluer les effets du RMI sur le comportement d’offre de travail des allocataires. A ce stade mes travaux ne comportaient aucune perspective de genre explicite, même si les questions d’offre de travail au sein des couples étaient abordées. J’ai soutenu ma thèse en mars 2001.

En septembre 2001, j’ai été recrutée à l’OFCE par Jean-Paul Fitoussi sur proposition de Jacques Le Cacheux, pour travailler sur un projet européen piloté par Danièle Meulders, le projet MOCHO. Il s’agissait de comparer les politiques familiales en Europe au regard de leur capacité à permettre aux femmes ayant des enfants de poursuivre leur carrière. Ce projet m’a permis de découvrir l’importance de la perspective de genre en sciences sociales. Depuis, elle constitue la colonne vertébrale de ma recherche. Mes échanges réguliers avec la philosophe Geneviève Fraisse ont nourri mes réflexions sur l’égalité et sur la pensée des féminismes: l’épisode de septembre 2023 du Podcast Genre etc. est le fruit d’une de nos conversations -> Faire de la recherche en féministe. En avril 2015, dans le cadre du programme Alliance, j’ai effectué un séjour de recherche à l’Université de Columbia au sein de SIPA pour travailler avec Yamisne Ergas sur l’égalité des sexes dans une perspective internationnale et pluridisciplinaire.

En 2018, j’ai obtenu l’habilitation à diriger des recherches avec le soutien de Dominique Meurs, la synthèse de mes travaux est disponible ici -> De Monsieur Gagnepain à Madame Gagnemiettes: la métamorphose incomplète de l’État social français. Dans les prolégomènes de ce rapport, je m’interroge sur les raisons de l’institutionalisation de l’économie féministe reconnue comme une branche de l’économie. Or, les autres sciences sociales n’ont pas pris cette voie: par exemple, on parle de sociologie du genre mais pas de sociologie féministe. Quelle spécificité de l’économie a conduit des chercheuses à mettre en avant une approche féministe de leur discipline? Pour y répondre, je me suis intéressée à l’histoire de la pensée économique ainsi qu’à la critique féministe des sciences. A la demande de Julie Gazier, directrice des Presses de Sciences Po, j’ai rassemblé ces réflexions dans un livre, L’économie féministe, publié en octobre 2020, et en 2023 au Brésil.

Mes projets de recherche en cours portent sur des sujets variés (marché du travail, politiques familiales , éducation, droits reproductifs, histoire de la pensée…), tous ont un lien avec les inégalités, le genre, les discriminations -> un onglet spécifique de ce site leur est dédié.

Mes activités académiques

En 2010, Françoise Milewski et moi avons développé à Sciences Po un programme transversal en études sur le genre, le Programme de Recherche et d’Enseignement des SAvoirs sur le GEnre, PRESAGE. Ce programme irrigue l’ensemble des activités de Sciences Po, il est herbergé à l’OFCE.

Aujourd’hui, je dirige ce programme avec l’aide de sa secrétaire générale, Violette Toye, et du comité de direction composé de Françoise Milewski, qui préside aussi le conseil scientifique, de la politiste Réjane Sénac, l’historienne Elissa Maïlander, la sociologue Marta Dominguez, le politiste Maxime Forest, la politiste/relations internationales Hélène Le Bail.

Le programme anime la recherche en études de genre à Sciences Po de façon transversale à toutes les disciplines. Il étend l’offre pédagogique en garantissant la qualité des cours proposés. Pour valoriser les enseignements suivis par les élèves durant leur cursus d’études supérieures, nous proposons des certifications au niveau du collègue universitaire et à la sortie du master. Le diplôme de Sciences Po est alors assorti d’une certification avancée en études de genre qui valide l’acquisition de connaissances solides dans ce domaine. Enfin le programme permet des collaborations avec les partenaires privilégiés de Sciences Po, en particulier Université Paris Cité : à ce titre, je suis membre du comité de direction de La Cité du Genre, Université Paris Cité.

Dans la dynamique de PRESAGE, les Presses de Sciences Po ont ouvert un domaine Genre que j’ai co-dirigé avec Janine Mossuz-Lavau jusqu’en 2020 et depuis avec Réjane Sénac et Rebecca Rogers. Nous avons publié de nombreux ouvrages d’horizons disciplinaires variés.

En juin 2022, j’ai été promue au grade d’officier dans l’ordre national du mérite par le Ministère de la recherche. Cette nomination récompense le travail collectif accompli pour promouvoir la perspective de genre au sein de la recherche et de l’enseignement supérieur.

Le Conseil de la famille

Depuis avril 2023, j’ai l’honneur de présider le Conseil de la famille au sein du HCFEA, un retour à mes premiers sujets de recherche sur les politiques sociales et familiales et pour lesquelles la perspective de genre est centrale.

Le Conseil a pour mission d’animer le débat public et d’apporter aux pouvoirs publics une expertise prospective et transversale sur les questions liées à la famille. Il est composé de 74 membres dont 13 membres représentant l’État et les caisses de sécurité sociale, 14 membres représentant le mouvement familial, 7 membres représentant les associations ou organismes concourant aux politiques en faveur des familles vulnérables et des personnes handicapées, 16 membres représentant les assurés sociaux et les employeurs et 18 personnalités qualifiées.

En 2023, le Conseil va travailler sur les questions de pouvoir d’achat des familles en période d’inflation, avec un focus spécifique sur l’alimentation. Sur ce point précis il s’agira d’adopter une approche plus structurelle (accès, qualité et soutenabilité). Le Conseil publie de nombreux rapports, riches et bien documentés que je vous conseille de consulter sur le site du Conseil.